Les tendances 2020 des innovations logistiques : priorité à l’environnement

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Les priorités environnementales et le besoin d’optimisation contraignent les organisations à revoir leur copie en matière de transport de marchandises. Les innovations technologiques permettent désormais de contourner certains obstacles et d’envisager les options les plus pertinentes.

Interconnexion des moyens de transport, report multimodal, valorisation des données de transport… Nombreuses sont les entreprises à prendre conscience de la nécessaire refonte de la chaîne logistique. Les enjeux écoresponsables et le besoin d’optimiser les processus tout en garantissant un haut niveau qualitatif expliquent cette tendance. Mais quelles sont concrètement les solutions à privilégier ? Telle était l’une des questions phares du congrès ATEC ITS France, dédié à la mobilité intelligente, qui s’est tenu à Montrouge (Île-de-France) le 22 janvier dernier. On a coutume de mettre en avant les motorisations électriques comme le meilleur choix pour les livraisons des derniers kilomètres en centres-villes. « Mais les phénomènes de congestion constituent le premier problème cité par les municipalités, devant le bruit et les gaz à effet de serre. Dès lors, remplacer un gros camion utilisé classiquement par plusieurs camionnettes électriques forme une réponse peu satisfaisante », indique Philippe P., directeur de la stratégie au sein d’une agence de notation extra-financière de l’empreinte environnementale des choix logistiques. La performance environnementale dans son ensemble pose également question. Du fait des enjeux d’image et de la nécessité de déployer des politiques RSE, elle préoccupe de multiples organisations qui innovent et se transforment en ce sens. « Le problème est que les efforts consentis par les transporteurs sur les émissions sont mal valorisés car mal mesurés par les différentes parties prenantes que représentent les clients, les autorités, les ONG, les investisseurs ou encore les salariés », constate Philippe. Les oxydes d’azote (NOx), les oxydes de souffre (SOx), les particules fines en suspension ne sont souvent pas pris en compte, car l’attention se porte généralement sur les émissions de CO2. Ces difficultés semblent être d’ordre méthodologique : « il faut pouvoir s’appuyer sur des coûts clairement identifiés et stables à un temps donné. Il est nécessaire pour cela de segmenter l’ensemble des flux. Nous proposons des indicateurs mesurant d’innombrables critères. Ceux-ci peuvent être convertis en euros. Sur la base d’analyses de données au sein des systèmes de l’entreprise, nous proposons une réorganisation personnalisée des flux logistiques », souligne Philippe. Le fluvial en milieu urbain représente une autre alternative intéressante insuffisamment exploitée pour les acheminements. « C’est le coût du grutage à quai qui est le grand frein à un report modal de ce type. Il empêche les acteurs de se tourner actuellement vers ce type de transport », confie Marc B., président d’une société qui propose des solutions de livraisons multimodales route-fleuve-route sans recourir à ces grues portuaires. « Nous proposons des caisses mobiles, bien plus légères que celles acheminées classiquement sur les bateaux, faciles à charger sur des camions par le biais d’engins élévateurs. Il en résulte un gain de CO2, de particules fines, de congestion, de bruits et d’accidents de 30 à 50 % sur tous le processus allant de l’entrepôt au client final, sans utiliser de motorisations différentes, car on utilise au final moins de véhicules », explique-t-il.  

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